Un million récolté pas à pas pour la persévérance

Article du Journal La Tribune du 14 février 2016 de Jean-François Gagnon

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(MAGOG) NDLR - La persévérance scolaire, c'est l'affaire de tous. Parents, enseignants, proches, intervenants, professionnels, directions d'école, gens d'affaires, élus, tous ont un rôle à jouer dans la persévérance scolaire des jeunes et sont, ou peuvent devenir, des superhéros de la persévérance scolaire. Cette année, les Journées de la persévérance scolaire (JPS), qui se déroulent du 15 au 19 février, sont l'occasion de souligner quelques histoires d'appui à la persévérance scolaire de ces superhéros et de raconter des initiatives prises dans certaines écoles. Des reportages à lire toute la semaine!

Les dix premières années d'existence de la Fondation Christian Vachon ont été à l'image de son fondateur, un homme qui ne fait rien à moitié. Ayant jusqu'à présent amassé un million $, l'organisme s'est développé à grande vitesse et joue aujourd'hui un rôle crucial dans la vie de centaines d'enfants de la région.

Athlète de haut niveau, Christian Vachon a lancé la fondation qui porte son nom en 2006 en effectuant à la course un tour complet autour du lac Memphrémagog, un plan d'eau long de 42 kilomètres. Il a réitéré son exploit l'an dernier afin de donner un nouvel élan à l'organisme qu'il a fondé.

« La mission de la Fondation Christian Vachon, c'est la persévérance. C'est une valeur qui a une super grande importance dans mon esprit. Avec la confiance en soi, la persévérance est probablement la chose la plus importante pour bien réussir dans la vie », soutient le fondateur de l'organisme.

Christian Vachon souligne que, à ses yeux, persévérer implique nécessairement qu'on rencontre des difficultés. « C'est lorsqu'on fait des choses difficiles et qui nous demandent des efforts », affirme-t-il.

Récemment devenu propriétaire d'un magasin de sport à Magog, Christian Vachon confie qu'il a lui-même dû déployer beaucoup d'efforts pour avoir du succès à l'école. « Un jour, j'ai compris que, pour avoir un avenir intéressant, il faudrait que je travaille plus fort en classe. J'ai été chanceux de m'apercevoir de ça dans ma jeunesse. D'autres se rendent compte trop tard que la persévérance est cruciale. »

«À cause de leur situation familiale, des jeunes sont obligés d'avoir des priorités différentes des autres.»


Il note avoir décidé de créer sa fondation parce qu'il avait constaté un « trou » dans le modèle éducatif québécois. « J'ai senti qu'il y avait des choses à faire pour la persévérance », se souvient-il, avant d'ajouter que les interventions de son organisme changent parfois des vies.

La ligne de départ

Le Magogois juge qu'il est primordial d'offrir à tous les enfants des chances égales de connaître du succès à l'école. Pour cela, il importe d'après lui de lutter contre la pauvreté.

« À cause de leur situation familiale, des jeunes sont obligés d'avoir des priorités différentes des autres. Quand la question de la nourriture et des vêtements, par exemple, représente un problème, c'est plus compliqué. On veut que tous les enfants partent sur la même ligne de départ afin d'éviter que certains soient marginalisés », souligne-t-il.

Organisant tous les ans un événement-bénéfice d'envergure, la Fondation Christian Vachon est en mesure de fournir à des jeunes des vêtements, du matériel scolaire et des repas du midi. Elle paie aussi parfois, en tout ou en partie, le coût d'une inscription à une activité sportive ou culturelle.

Annuellement, 450 jeunes de la région profitent du support de la Fondation Christian Vachon, un organisme comptant plusieurs bénévoles engagés et visionnaires. Aucune école de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke n'a encore signé une entente avec la fondation, mais des discussions en ce sens ont été amorcées.

Un nouveau système de parrainage mis en place par la fondation permet à des gens du milieu de supporter directement des enfants préciblés en leur allouant une somme allant de 150 à 600 $ pour une année. « La pérennité de mon organisme passe par les parrainages, qui impliquent des résidents locaux », lance Christian Vachon.